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Gestalt-thérapie et shiatsu: une approche commune de la santé?

Dès l’entame de ma formation de base en shiatsu chez Kajudo en 2011, j’ai découvert une approche de la santé très éloignée de celle qui fonde la médecine occidentale moderne. Il suffit pour cela d’ouvrir l’ouvrage de Shizuto Masunaga, Zen, exercices visualisés, pour lire, dès la page 27: "La plupart des gens malades ne se préoccupent pas de ce qui leur arrivera après, du moment qu’ils trouvent un soulagement à leur souffrance présente. Ce qui se passe alors, cependant, c’est que dès qu’un symptôme disparaît, un autre problème surgit et le remplace."

On s’accorde en général à dire que le shiatsu est une approche préventive de la santé parce qu’elle accorde une importance prioritaire à l’équilibrage de la structure énergétique de l’individu; il vise d’abord à prévenir toute distortion de la circulation de l’énergie, qui risquerait de se matérialiser dans des troubles somatiques, psychologiques ou émotionnels.

Nous sommes également d’accord pour dire que le shiatsu est une pratique holistique en ce sens qu’elle ne sépare pas l’individu en organes mais qu’elle envisage au contraire la personne dans sa globalité, mais aussi la personne dans son environnement.

Avec son nom barbare, la Gestalt-thérapie (GT) n’est pas connue de tous. Pourtant, nous, shiatsushi, avons une prédisposition naturelle à la comprendre parce que malgré son origine historique et culturelle occidentale, la GT avance des principes qui nous sont étrangement proches.

Qu’est-ce que la GT?

La Gestalt-thérapie est une forme de psychothérapie appartenant au courant des psychothérapies humanistes. En allemand, le terme « Gestalt » signifie « forme » ou « figure ». La GT donne du soin à la « forme », la forme étant le vécu d’une personne. Il peut s’agir du vécu ponctuel (une façon de se comporter, par exemple, face à l’inattendu, au changement ou au danger) ou au contraire du vécu stable sur une période plus longue (avec ses répétitions). Bref, notre façon de « mettre en forme » notre existence.

La GT vise à mettre en mouvement des formes figées, douloureuses, comme le sont les symptômes, pour les faire évoluer vers des formes plus dynamiques et satisfaisantes.

En accordant une attention prioritaire à l’instant présent, la GT partage avec le shiatsu une même méthode: « qu’est-ce qui prend forme, là, maintenant? ».

En ouvrant la thérapie à l’environnement (le « champs psychologique »), GT et shiatsu se rejoignent dans une vision holistique de l’individu qui n’est pas séparé de son environnement (la loi des 5 éléments). Le thérapeute lui-même fait partie de l’expérience qui se joue dans l’instant.

En accordant une importance centrale au corps et aux émotions, GT et shiatsu partagent une même « porte d’entrée » : « Il ne s’agit pas d’utiliser un corps, il s’agit d’être un corps. » (Laura Perls, 2001). Un tel parti pris tranche avec les générations de psychothérapies d’orientation analytique.

En fin de compte, le shiatsu partage avec la GT une même vision de la santé et de la pathologie: le symptôme est un signe inventé par l’organisme pour témoigner d’un déséquilibre. En supprimant le symptôme (avec un médicament, des séances de kiné, une infiltration etc.), je risque de perdre le sens, la signification. La chronicisation du malaise (la mal-a-die) traduit une incapacité à inventer une nouvelle stratégie (une nouvelle « forme ») pour sortir du déséquilibre. La pathologie se définit alors comme un enfermement lié au fait de ne plus pouvoir faire autrement. La santé est au contraire synonyme d’équilibre retrouvé, toujours « mouvant ».

La fonction du thérapeute est de donner du soin à l’existence et au vivant, pour favoriser l’autorégulation organismique, c’est-à-dire l’adéquation dynamique naturelle entre l’organisme et le monde. Cette conception holistique stimule la capacité de chacun à se soigner, à retrouver l’équilibre. Le thérapeute n’est qu’un agent du changement: l’éventuelle guérison ne revient pas au seul soignant, mais à la nature qui s’aide elle-même. Le thérapeute ne s’occupe pas de réparer le déficit, mais de remettre en mouvement les formes figées. Sa posture quitte donc le modèle traditionnel d’un expert qui sait pour l’autre, pour s’engager dans l’imprévisibilité d’une aventure commune, même si patient et thérapeute ne partagent pas la même motivation (asymétrie). La Gestalt-thérapie, Que sais-je?, page 112

Non contente de partager avec le shiatsu des pans entiers d’une même vision de la santé, la GT est aussi une vraie source d’inspiration, notamment pour moi en tant que thérapeute.

En invitant le thérapeute à lâcher le « faire » pour présentifier l’être, la GT semble m’inviter à lâcher ce qui me reste de pression sur les protocoles à suivre. Connaître les points, oui; étudier la Médecine Traditionnelle Chinoise encore mieux… Puis « tout oublier », pour se plonger dans la présence, condition nécessaire au lâcher-prise.

Les personnes intéressées à aller plus loin dans la découverte de la Gestalt-thérapie, par exemple comme source d’inspiration pour enrichir la pratique du shiatsu, seront bien avisées de lire les nombreux ouvrages sur le sujet ou à consulter un Gestalt-thérapeute. En attendant, j’ai rédigé un article sur le sujet, qui est en libre accès (cliquez ici).

Olivier de Stexhe

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